Les grands crus de Chambertin, Vins de Légende 19

Au Bistrot d’Ariane à Lattes (Hérault)

Chambertin, Charmes-Chambertin, Griottes-Chambertin, Chambertin-Clos-de-Bèze, Chapelle-Chambertin, Mazis-Chambertin, Latricières-Chambertin, Ruchottes-Chambertin, Mazoyères-Chambertin… C’est un tour d’un des plus fameux vignobles, que nous avons fait sans quitter notre fauteuil. Neuf grands crus sur neuf millésimes de 2006 à 1990.
(Un premier cru, et non des moindres, a été incorporé à la série, histoire de bousculer un peu la hiérarchie !
Les dix vins ont été dégustés à l’aveugle, dans cet ordre, en verre Spiegelhau « Expert ».

Griottes-Chambertin – Domaine Denis Marchand 2006
D’une robe grenat cerise orangée, ce vin se distingue par de doux parfums de cerises mûres, de moka grillé, de terreau humide. Dans un ensemble moyennement corsé et élégant, ce vin très fait, déroule une bouche ronde, à la finale souple et savoureuse.

Mazoyères-Chambertin – Frédéric Magnien  2001
Une robe grenat pourpre et un nez original évoquant les fleurs séchées, le safran, le cuir neuf annoncent un beau « Mazoyères ». L’ensemble qui suit éclaire littéralement le palais de saveurs fraîches et révèlent un vin tendu, énergique, dominé par une certaine austérité aromatique où seules des notes empyreumatiques se laissent percevoir. La finale est vive, de longueur moyenne laissant, comme pour se faire pardonner, une agréable note de groseille au palais.

Mazis-Chambertin – Armand Rousseau 2006
Ce superbe « Mazis », pouvant aussi s’orthographier « Mazy-Chambertin », se drape avec majesté dans une robe rubis foncé et libère un nez élégant où se mêlent des notes de petits fruits des bois, de réglisse douce, de « calisson ». La bouche révèle un ensemble souple et sensuel, idéalement équilibré, aux généreux arômes de cerises confites, de violettes sucrées, de moka, d’entrecôte juste grillée. Les épices orientales apparaissent lors de la finale en dentelle… La classe !

Chambertin-Clos-de-Bèze – Domaine Pierre Damoy 1998 
Ce vin pourpre foncé aux arômes puissants de liqueur de cerise, de pot-pourri, de chêne et de lard grillé se montre moyennement corsé et assez riche en bouche. De facture simple, il ne parvient pas à émouvoir. Malgré sa structure et ses arômes, son acidité et son moelleux semble faire chemin séparé dans un ensemble tout de même assez brouillon… Doit-on attendre ?

Gevrey-Chambertin 1er cru  – Armand Rousseau « Clos St Jacques » 1991
Ce 1er cru de Rousseau exhale un nez fabuleux évoquant un fruité mûr, le cacao, le malt nuancé de sirop de fraise. D’abondants arômes de fruits compotés, de tabac blond, de bouillon de volaille dialoguent avec une structure souple, élégante et fraîche. Très féminin, il finit dans une remarquable longueur giboyeuse de cerises noires. En dépit de son classement inférieur le vin est magnifiques.

Chapelle-Chambertin – Domaine Ponsot 1996 
Le grand cru « Chapelle » se présente vêtu de pourpre foncé, peu évolué pour un vin de 15 ans.  Le nez de terre, de cerises, de fleurs fraîches confirme l’impression. Cependant la bouche, peu corsée, exprime des flaveurs vives et toniques donnant à l’ensemble un équilibre tendu, timide voire austère. Le fruit est absent, reste une certaine élégance et l’envie d’y revenir dans quelques années.

Latricières-Chambertin – Domaine Drouhin-Laroze 2005
Le « Latricières » s’annonce par un nez un peu timide de fumé, aux notes de mûres, de café, de cuir et de foin coupé. Assez corsé en bouche, il est ample et complexe, soyeux et d’une grande précision et offre d’agréables arômes de cerises noires, de cuir et de moka. La longueur est correcte pour ce vin issu d’un grand millésime et qui devrait encore s’épanouir.

Ruchottes-Chambertin – Louis Jadot 1990 
Magnifique, le vin arbore une robe de couleur grenat moyen, orangée sur le disque. Il laisse découvrir de profondes senteurs de fruits noirs, de terre, de Havane, de gibier, de cacao… Certainement puissant et concentré dans sa jeunesse, le temps a adouci ses angles pour le rendre aimable et d’une gourmandise formidable. Il distille par touches pointillistes de fins parfums de roses, de violette, de noix grillée, de caramel, de groseille sur une finale qui n’en finit plus !

Charmes-Chambertin – Domaine Rebourseau 1991
Tout aussi coloré que le 90 précédent, le « Charmes » révèle des parfums élégants et classiques de fruits rouges mûrs, de cacao, de cassis, de sous-bois. Il exprime au palais une matière élégante à la fois concentrée et souple assortie de délicieuses flaveurs gourmandes rappelant les dîners de chasse. La finale est soyeuse, riche et persistante sur des arômes tertiaires.

Chambertin – Armand Rousseau 1995
Placé en dernière position, le Chambertin de Rousseau se distingue par de profondes senteurs de fruits noirs, d’épices, de moka, de champignons et mousse humide. La bouche ample et douée d’une grande finesse atteste d’une élégance superlative. L’ensemble évolué mais frais distribue ses arômes de mûres et de cacao, de truffe. Le vin gagne en ampleur entre l’attaque et la finale. Il impressionne également par sa persistance et précision aromatique. Une belle bête!

Merci à tous pour toutes ces émotions.

Les vins préférés des dégustateurs :

  1. Jadot /Ruchottes
  2. Rousseau /Chambertin
  3. Rousseau /Mazis
  4. Drouhin-Laroze / Latricières

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