L’avis de Daniel… sur les vins de la Mordorée

Au Bistrot d’Ariane

Les vins ont été servis en verre Spigelau Authentis. Les six premiers vins ont fait l’objet de la dégustation en aveugle. Les trois vieux millésimes et Pétrus ont été servis dans un deuxième temps étiquette apparente.

PETRUS et ses voisins

1) bouteilles cachées

« Esprit du clocher »  2005
Le second vin du Clos du Clocher arbore ici une robe rubis foncé. Le nez fin marqué par du fruit rouge, du cacao et de notes brûlées prélude à une attaque en bouche ronde et plutôt riche, mais une pointe végétale lui donne subitement une terrible austérité. La bouche reste souple, la corpulence moyenne et la trame tannique ferme. C’est  un vin à l’expression simple mais bon marché, peut être une approche aux grands vins de Pomerol, par la petite porte!

Château La Pointe 2003
Belle robe grenat soutenue. Le bouquet se montre généreux et présente des parfums de grillé, de caramel, de fruits noirs, d’eucalyptus et de tabac. L’attaque est ronde, la bouche se développe avec élégance sur de belles rondeurs et des tanins soyeux. Par son volume, sa bonne persistance aromatique en finale et des notes mûres et torréfiées, c’est un merlot solaire.

Château Rouget 2002
Quel beau vin classique!  Le nez présente des parfums chocolatés et torréfiés, des fruits noirs, d’amandes grillées, de cuir Hermès… La bouche ouvre le bal par une grande franchise, la fraîcheur domine, le palais perçoit une grande ampleur et des tanins veloutés. Les arômes sont dignes, agréables et fins, cette finale longue ne peut que satisfaire les amateurs de Bordeaux.

Château Nenin 2001
Repris en main par l’équipe de Michel Delon en 1997, le vin de Nénin a fait des progrès considérables. Celui-ci présente une robe profonde pourpre. Le bouquet enchante par ses notes de fruits noirs écrasés, de pétales de roses, de viande crue, de cacao amer. Rond à l’attaque, le vin s’ouvre doucement au palais sans agressivité. La matière est lisse, profonde, très aromatique, marquée par un bel équilibre. Les tanins sont admirablement ciselés et frais. D’une excelCommentaires succincts de dégustation par Daniel Roche d’une série de vins du Domaine de La Mordorée.

A Tavel, dans le caveau du domaine, en présence de Fabrice et Christophe Delorme.

Lirac blanc « la Reine des bois » 
2001  gras, long, évolué, brumeux. 
2005  puissant, fleurs épanouies, épicé, abricot, riche
2006  très aromatique, pêche de vigne, fin, grande netteté
2007  frais, élégant, jolie minéralité, long
2008  fruité, pomme reinette,  riche, frais, belle matière, funcky

Condrieu (seulement 150 bouteilles non commercialisées)
2008  riche, abricoté, bouche ronde en brioche, longueur majestueuse, superbe

Tavel  « la Dame Rousse »
2001 fruité, fraises mûres, simple, évolué
2005 riche, rond, confit, finale chaude
2006 fruité mûr, rond, bel équilibre, épicé, floral et Zan, parfaitement typé
2007 fruité d’agrume, gourmand, riche, frais et élégant, belle longueur
2008 fermé, bouche ample, amylique, peu d’inspiration à ce jour

Tavel « la Reine des bois »
2008  belle matière, frais, profondeur fruitée, finesse et puissance harmonieuse, longueur magistrale

Lirac rouge « la Dame Rousse »
2006  robe opaque, nez de fruits rouges et jus de viande, frais, tanins fermes
2007  riche, rond, beaucoup de fruit, cerise noire, touche réglissée, long

Lirac rouge « la Reine des bois »
2001  noir, fruité faible, bouche ronde, simple mais net. **
2003  débordant de fruit, cerise kirsch, réglisse, laurier, olive, riche, rond, franc et souple
2005  épais, massif mais bien équilibré, épicé, gourmand, long, superbe
2007  panier de mûres fraîches, gras, long, note de truffe, hédoniste
2008  rond, aimable à l’attaque, riche, cacao, fruits noirs, finale excitante

Châteauneuf du Pape « la Reine des bois »
1998  fruits rouges mûrs, rôtie au four, touche délicate de truffe et de cacao, matière pulpeuse, évolué
2000  rond, soyeux, beaucoup de volume, chaud
2002  grande franchise, vif, fruits noirs, moka, netteté remarquable, épices
2003  puissant, lisse, onctueux, frais, net, résistera au temps, « mégalythe »
2005  rond, viande rôtie, laurier, typé méditerranéen, équilibré, tannins fermes, long
2006  fruité noir, réglisse, en finesse charmant, classieux. ***(*)
2007  superbe, rond, bouquet complexe sur le fruit et les épices, en devenir, grand potentiel
2008  fin, frais, délicat, peut se boire, permettra d’attendre les autres

Châteauneuf du Pape « la plume du peintre »
2003  riche, arômes complexes, équilibre radieux, plein, sphérique, superbe longueur, grand
2005  énorme, tellurique, extrême, très long, phénoménallente longueur, c’est un vin qui reste gourmand mais qui se magnifiera davantage à table, près d’une broche de bœuf par exemple.

Château La Croix du Casse 1999
10 ans ont altéré à peine sa robe. Au nez, on décèle de riches et puissants arômes de cuirs neuf, de sous bois, de moka, de griottes à l’eau-de-vie.  Une belle rondeur aborde le palais, le vin évolue en puissance par une extraction poussée, une matière noble. Les tannins frais et fondus, la longueur correcte, la finale épicée et nette sont les marques de la race des grands vins de l’appellation.

Château La Conseillante 1999 
On observe une robe grenat trouble. Trouble aussi le nez aux notes animales, boisées et alcooleuses manquant de netteté, l’attaque est ronde, mais le corps s’amoindrit et en finale, le vin paraît trop souple sur des tanins rêches et secs. À re-goûter car la bouteille semble défectueuse.

2) bouteilles dévoilées

Château Beauregard 1986
Un joli nez fin élégant et floral aborde nos narines en évoluant vers des épices poivrées, des fruits noirs et la cape de Havane. La bouche est ronde, souple, légère, les tanins sont dentelés. Pourtant la finale présente une bonne longueur. Ce vin à parfaite maturité, peut paraître fragile, pourtant je ne me précipiterai pas pour ouvrir d’autres bouteilles et les garderai pour de jolies occasions raffinées.

Château Eglise-Clinet 1971
Bien sûr la robe est évoluée, tuilée mais lumineuse. Le bouquet évoque le temps passé, la finesse des saisons, des parfums fruits secs, de fraises mûres, de café, de boîte à cigare ouverte et des figues sèches. La bouche est terriblement séduisante et se termine par une voix douce comme une star du cinéma muet qui dévoilerait ses secrets d’amours d’antan!

Château Clinet 1970
Un autre sort attend ce Clinet trentenaire, rien de charmant ici, faiblesse et sécheresse, une bouteille à oublier.

Pas peu fier Daniel et sa bouteille de PétrusPétrus 1997
Enfin Pétrus est là. La robe est parfaite, moyennement intense d’une couleur rubis-pourpre. À l’aération le nez s’ouvre doucement… Ici rien n’est brutal. Il dévoile peu à peu de fins parfums de fleurs épanouies, de poivres verts, de cacao amer, de Cohiba, soulignés par le grillé d’un boisé discret. En bouche, l’attaque est admirable de précision, puis le vin déroule son programme de charme. Matière noble, race des tanins, persistance aromatique exceptionnelle… 
Que dire sur l’effet que provoque Pétrus sur l’amateur de vin ? si ce n’est qu’ici rien ne déborde, tout est serein, les éléments circulent, les fluides miraculeux du sang de la terre et du cépage réunis atteignent nos neurones et nous envoûtent. Chants des sirènes? Force de l’histoire? Émotion du souvenir? Qu’importe… Pas besoin des questions inconsistantes, garantie de non-réponse, car Pétrus c’est l’imagination sans limite autorisée, l’âme du monde terrien, la vie des sens imparfaits, la vibration de l’enchanté… Indéniable privilège des grands vins.

Pied de merlot à Pétrus, un matin d'avril

3)Vins dégustés au repas

Château Beauregard 2003

Château Fleur-Gazin 2001

Château Clinet 1998

Merci à tous,

 

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