« Il faut prendre garde aux idées toutes faites : la célébrité du Pommard au XIXème siècle lui vaut l’image d’un vin insistant et viril. En réalité, les terroirs, les vinifications et l’âge nuancent ce portrait pour offrir un vin riche en sensibilité. Rouge profond, rubis pourpre foncé, sa robe aux lueurs mauves rappelle le mot de Victor Hugo : « C’est le combat du jour et de la nuit ! ».
BIVB – vins-bourgogne.fr
Voici une jolie série de Pommard de 2008 à 1986. Dégustés à l’aveugle, certains se sont révélés fabuleux.
Voici quelques commentaires signé Jean Luc Chauvet.
Domaine Coillot » les fleugerottes « Marsannay 2008 (le pirate)
« Bernard Coillot compte parmi les producteurs de qualité du village de Marsannay… » Choisi pour son fruit et sa profondeur qui m’avait séduit à sa sortie, ce « Coup de Coeur Hachette » à passé 12 mois en barriques, voulant jouer des coudes près de ses prestigieux voisins (Gevrey-Chambertin). Le vin est dès aujourd’hui très agréable, bouqueté et assez complexe, rond plein, d’énergie bonne extraction et jolie longueur fraîche et joyeuse. Il a été apprécié même s’il ne possède pas le « grain » des vins de l’illustre terroirs du sud de Beaune.
Domaine Dancer « Perrières » 2008
« Vincent Dancer est un excellent vigneron recherchant des profils fins et étirés, parfois perceptibles comme étriqués, pour ses quelques rouges, tandis qu’il assure justement à ses blancs ce même éclat, peut être mieux adapté… »
En effet, ce « Perrières » est un vin fin plutôt fermé et austère, mais concentré et dense, sérieux et droit, à attendre
Domaine Comte Armand 1er cru « Les Epeneaux » 2007Trouver ce vin
Un nez riche mais en retenu, élan minéral à l’aération et superbe boisé suggéré. La matière est élégante c’est un vin ferme aux tanins soyeux et cendrés.
Maison Bouchard Père & fils 2004
« À la vue de l’étiquette, le Pommard 2004 de Bouchard Père et Fils me semble réservé aux cuvées diffusées en grande distribution… »
En effet, c’est juste ! achet é en « Foire aux vins » une quinzaine d’euro, il n’en vaut pas plus, son nez le sauve, mais la bouche est simple, dure et trop vive.
Domaine Lescure « Vaumuriens » 2001
La bouteille a été achetée au domaine l’année suivant la reprise du domaine. Le vin est apparu tendre et plutôt sur la finesse aux arômes mûrs de fruits, de terroirs en automne, la bouche, souple, avenante. Son équilibre et sa fraîcheur en fait, 10 ans plus tard, un joli vin de plaisir.
Maison Louis Jadot 1er cru « Clos des Poutures » 2000Trouver ce vin
Le « Clos des Poutures » est un monopole de la maison Jadot qui reste, selon moi, une maison de référence sachant parfaitement travailler ses vins. Ce 1er cru est lumineux par ses parfums de cerises, de moka, de chair rôtie mais aussi par sa maîtrise du boisé, toujours précis et distingué chez jadot, pas sa texture dense, sa matière savoureuse et sa longueur magnifique.
Dominique Laurent 1er cru « Les Frémiers » 1997
La robe est apparue fonc ée et assez évoluée, sa bordure tirant vers le tuilé. Le bouquet agréable exprimait nettement les fruits rouges, le moka grillé, le sous-bois, la craie… Cependant il est apparu en bouche un peu terne, sans grande expression en bouche, malgré un bon équilibre, il semble fatigué, difficile à juger semblant passer une phase ingrate de son évolution.
Domaine Violot 1er cru « les Rugiens » 1995
D’une robe intense comme le nez aux parfums de cerises noires, de cacao, rond en bouche, fringant pour un vin de 15 ans, il est fort agr éable, prenant au « Rugiens » toute sa puissance et sa fougue en oubliant peur être la profondeur de sa matière et la finesse de ses tannins.
Hubert de Montille 1er cru » les Rugiens » 1989
Trouver ce vin
Et puis est arrivé les Rugiens » 1989, sauf erreur, c’était encore la grande époque du père Hubert de Montille…
Le vin est aujourd’hui ouvert, fabuleux de finesse, de complexit é. Comment le décrire à ce jour ? on pourrait dire qu’il s’exprime comme un professeur de Sorbonne discutant avec quelques étudiants débutants (nous) assis au guéridon d’un bar de Saint-Germain-des-Prés. Longueur et droiture phénoménale.
Olivier Leflaive 1er cru 1986Trouver ce vin
« … La bonne réussite du 1er cru Olivier Leflaive 1986 est assez étonnante car le millésime correspond à un moment d’euphorie générale en Bourgogne où la faiblesse des conditions climatiques était mal perçue et de toute façon compensée par une chaptalisation quasi systématisée. Tandis que la société venait d’être montée par Olivier en 1984, avec une non-stabilité des approvisionnements, illustrée par cet assemblage de divers 1er crus, obtenus en quantité insuffisante pour en revendiquer un plus précisément… Sans doute avez-vous été séduits par la délicatesse que prend le pinot noir âgé, exprimant rose fanée, feuille-morte, léger fumé, pointe végétale type thé ou tabac, d’une bouteille qui pouvait avoir traversé heureusement tous ces écueils… »
Le classement des dégustateurs :
- Hubert de Montille
- Jadot
- Lescure
- Leflaive
le Repas
Noix de veau « Rosé des Pyrénées » en escalope sur le grill et simple jus de viande
Domaine Aerteger « Réserve personnelle » 2008 (magnum) et Domaine Jean Luc Joillot « les Rugiens » 2006
« Un délice automnal », tarte fine aux châtaignes de l’Ardèche et poire pochée
Domaine Pierre Janny « Brut » (Crémant de Bourgogne)
Merci à tous et à Jean Luc Chauvet pour ces quelques commentaires post-dégustation.
10 novembre 2011, au Mazerand à Lattes (Hérault)