Au Restaurant « le Mazerand”
Un prénom féminin en patronyme, c’est de bonne augure pour l’appellation bordelaise qui possède le plus grand nombre de mètre carré de vigne classé « grand cru ». Cependant cela n’empêche pas d’être aussi la plus hétérogène du Médoc, le meilleur côtoyant parfois l’ordinaire. Depuis quelques années, des efforts ont été engagés pour relever le niveau moyen, ça c’est plutôt de bonne augure!
Les 9 bouteilles choisies ont été servies dans cet ordre, à l’aveugle, en verre Spiegelau Authentis 2.
Château Labégorce 2000 (cru bourgeois) Belle robe grenat-pourpre profonde. Bouquet intense de fruits rouges mûrs et de cuir, d’un style absolument classique. Bouche ronde, élégante, bien équilibrée, arômes empyreumatiques marqués en fin de bouche ainsi que de tabac, longueur moyenne. (AMPF)
Château Prieuré-Lichine 2001 (4ème grand cru classé) Propriété d’Alexis Lichine, le domaine est suivi dorénavant par le trop fameux flying winemaker, Michel Rolland. Le style du vin s’en ressent: poli, aromatique, mentholé, grillé, gras en bouche, aux tanins fins et soyeux,un style universel qui n’est pas pour déplaire à beaucoup de consommateurs.(AMPF)
Château Bel-Air-Marquis-d’Aligre 1996 (cru bourgeois) Un tout autre style avec le vin de jean Pierre Boyer. Ce Margaux cultivé, vinifié et élevé à l’ancienne, sans bois neuf ni fioriture, est une émotion pure. La jolie complexité aromatique très naturelle du bouquet, la bouche ronde d’une texture en dentelle évoque le style des Margaux que nous ne connaissons pas, ceux de nos grands parents. Un vin à découvrir. (la propriété vend encore des millésimes anciens comme ce 96 à prix très intéressant) (AMPF)
Château Siran 2001 (cru bourgeois) Réguliers, les vins du Château Siran sont toujours riches en couleur et en saveur comme ce 2001 parfaitement doté par la nature et par son vinificateur . On aime son nez classique intense et profond, sa matière noble aux arômes de sang frais, de cèdre et de havane, ses tanins fins, assez puissants pour lui assurer une bonne dizaine d’année de garde. (SPA)
Château Giscours 2002 (3ème grand cru classé) Giscours renaît de ses déboires d’il y a dix ans et propose à nouveau un Margaux velouté, fin et élégant tel que ceux des années 70 et 80 qui nous avaient tant séduis. Le 2002 est prometteur, charmeur par son bouquet de fruits et d’épices nouvelles. La bouche est savoureuse, veloutée, ronde et suffisamment nerveuse pour donner l’envie de se resservir. On peut encore patienter. (AMPF)
Château Palmer 1992 (3ème grand cru classé) Le mythe Palmer reste présent dans nos coeurs et notre mémoire même si celui-ci, issu d’un millésime difficile, ne possède pas la caste de ses aînés (Ah le 89…!) On aime cependant sa franchise, sa sérénité, sa texture sur un corps moyen et tendre, à boire maintenant.(AII)
Château Tour du Mons 1990 (cru bourgeois) Ce cru bourgeois est retombé un peu dans l’oubli médiatique mais propose pourtant des vins élégants et bien constitués. Lors d’une visite avec le club en 1994 nous avions apprécié cet endroit simple et ses vins francs et riches. En témoigne ce Margaux de 14 ans souple mais encore bien vivant, au nez de jus de viande et de cacao.(AII)
Château Brane Cantenac 2001 (2ème grand cru classé) Pris en main par les Henri Lurton en 1996, Brane-Cantenac a effectué un virage spectaculaire dans le bons sens, celui du goût de l’amateur! Superbement bouqueté, ce Margaux de race pure possède une texture de bouche et une vinosité que nous n’avions jamais goûtées chez lui. Savoureusement remarquable, les tanins sont ciselés et sa longueur devrait satisfaire les plus exigeants. (SPA)
Château Margaux 1994 (1er grand cru classé) Tout a été dis sur Château Margaux., nous n’en rajouterons pas, si ce n’est cette émotion que l’on ressent à la dégustation d’un vin légendaire. Robe opaque, nez riche et profond, un peu austère pour celui ci, la bouche est ronde, veloutée, encore sous le bois et se termine par une longueur épatante de plus de 10 caudalies, C’est un grand vin qu’il faut savoir attendre et servir dans des moments d’exception. (SPA)
Deux vins ont été dégustés au cours du repas:
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Château Monbrisson 1998 (cru bourgeois)
en magnum Joli Margaux souple et débordant de fruit, d’une matière parfaite pour accompagner le filet de boeuf en sauce.
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Pavillon Rouge 1995 (second vin de Château Margaux)
Toujours remarquable comme son aîné, Pavillon Rouge est un vin dense, toujours riche, aromatique, à la bouche pulpeuse et typiquement margalienne. Grâce à son prix abordable il représente un belle entrée en matière dans le monde des grands Bordeaux.
Merci pour tant de plaisirs et de raffinements.
SPA: « sagesse et patience… attendre”/ AMPF: « allez y mais y’a pas le feu”/ AII: « aujourd’hui, il est impec ”/ DEB: « devrait être bu”/ DFE: « doit finir à l’évier”