À l’auberge de l’Abbaye de Valmagne à Villeveyrac (Hérault)
Une dégustation très attendue pour tester quelques vieux flacons de vins rouges du Languedoc peu réputés pour leur longévité.
Merci à Nicolas Bon, membre du club et grand bloggeur qui nous propose son commentaire et ces notations.
(retrouvez le sur www.vin-terre-net.com)
Pic-Saint-Loup Château de Lascaux « Nobles pierres » 1994
Le nez du premier vin est assez élégant, plutôt fin, sur des notes de tabac, eucalyptus, jus de viande et vieux cuir. L’attaque est stricte, avec une acidité élevée immédiatement perceptible. La matière en demi-corps présente bien peu d’intensité et se marque de quelques notes d’évents et d’amer en finale. Sans doute trop tard pour lui.
Pic-Saint-Loup Mas Bruguière « Vinam de Calcadiz » 1992
Nez plus évolué que le précédent, avec des notes de figues et de prunes. Il évolue sur des senteurs de truffe et de girolles. L’attaque est souple, soyeuse, enrobée. Les tanins sont complètement intégrés, très fins, imperceptibles. L’ensemble est net, tout en plénitude, mais manque un peu de ressorts et de relief. Finale sur des notes de biscuits. Globalement intéressant malgré un millésime compliqué.
Coteaux du Languedoc Abbaye de Valmagne 1988
Le nez est assez « fatigué », marqué par la figue, des notes d’eucalyptus et d’acidité volatile marquée. La bouche est ronde à l’attaque avec une matière qui révèle un joli gras. Les tanins sont encore présents et l’alcool un peu prégnant. L’ensemble manque un peu de vivacité. Bonne longueur néanmoins, sur les fruits compotés et les épices.
Coteaux du Languedoc Abbaye de Valmagne « Turenne » 1998
Le nez est assez complexe, riche, sur des notes cacaotées, de fleurs séchées, d’orangette et de léger champignon. L’attaque est ronde, avec des saveurs épicées, signe d’un élevage encore présent. Les tanins sont élégants, anguleux mais pas saillants. La fraîcheur est là donnant à l’ensemble un coté « pêchu »! Bonne persistance finale, toujours sur les épices et le cacao. Un vin complet et encore dans le force de l’âge.
Corbières : Château de Lastours « fût » 1990
D’intensité moyenne, le nez distille des arômes de menthol, de kirsch, d’épices et de balsamique. La bouche fait montre d’une haute maturité. La matière est franche, grasse, virile, assez volumineuse, mais tenue par un alcool encore bien présent qui lui confère une certaine chaleur. La finale est assez longue, toujours sur des notes kirschées et d’eau-de-vie. Dans l’ensemble, le vin reste très net et précis.
Faugères Château des Estanilles 1988 (ED)
Nez cartonneux, serpillière, TCA. Bouche sèche et cartonneuse. Défaut de bouteille.
Coteaux du Languedoc Domaine Peyre Rose « Clos des cistes » 1992 Trouver ce vin
Nez très évolué, riche, sur le pruneau, la figue, les fruits compotés et quelques notes d’herbes aromatiques. L’attaque est ample, assez grasse, relativement équilibrée. Dés le milieu de bouche, la trame tannique s’impose avec autorité. Les tanins sont assez durs, fermes, asséchants sur la finale. L’ensemble demeure assez brouillon et sans charme.
Fitou : Château des Nouvelles 1985
Le nez est assez intense dès l’ouverture. Il offre des arômes d’agrumes et d’After-eight, puis évolue vers un boisé plus appuyé, avec des notes torréfiées, chocolat et café. La bouche est assez volubile à l’attaque, mais un « vieux » boisé prégnant marque encore les tanins et la structure. De prime abord flatteur, l’ensemble manque finalement de naturel et de spontanéité. La finale se marque d’une acidité volatile un peu haute.
Coteaux du Languedoc Abbaye de Valmagne 1989
Le nez est plutôt riche et révèle l’expression d’un millésime de belle maturité. Les fruits sont confiturés et accompagnent des notes de pêches mûres, d’abricots et d’oranges sanguines. La bouche est de belle constitution, assez savoureuse, ronde et avec des tanins un peu saillants. Bonne allonge sur les fruits compotés. Un joli vin bien évolué.
Vin de Pays de L’Hérault Daumas Gassac 1988 Trouver ce vin
S’ouvrant sur des notes « coquillées » et médicamenteuses, le nez évolue vers un registre assez frais de menthol, poivre vert et herbes fraîches avec une pointe viandée. L’attaque est ronde, on sent le vin assagi par le temps. Les tanins présentent néanmoins un certain relief et surtout beaucoup de fraîcheur qui contribue à rendre l’ensemble croquant. La finale est presque végétale, sur des notes de poivron, mais le vin garde beaucoup de caractère et l’on ressent, par rapport aux autres, une plus grande capacité à pouvoir traverser les années et en « avoir encore sous le pied ».
Collioure Domaine de la Rectorie 1987
Le nez est assez élégant, avec des notes intenses d’eucalyptus, menthol, cacao, épices et kirsch. La bouche est très évoluée et, si elle ne présente ni défaut, ni déviance, manque cruellement de relief et d’intensité. Les tanins sont pratiquement imperceptibles, complètement intégrés, mais laisse l’alcool légèrement déborder une matière en demi-corps en finale. Il aurait du être bu.
Fitou Domaine Vaquer 1986
Avec des notes de cire, encaustique, miel, biscuit à la cannelle, le nez évoque étonnamment celui d’un vin blanc liquoreux ; il n’en demeure pas pour le moins particulièrement plaisant. L’attaque est ronde et suave, la matière très enrobée, glycérinée, douce, assez fine mais pleine. Bonne longueur en finale, sur des notes terpéniques. Très évolué, ce vin offre malgré tout un beau caractère et surtout une étonnante singularité. (vin à forte dominante de carignan)
Deux bouteilles de Clairette du Languedoc (sec et doux) et Domaine Emile Rouaud 1953 ont été dégustées mais ne présentaient aucun intérêt (oxydation intense et forte volatile).
Les commentaires sont de Nicolas Bon.