Horizontale Grands rouges 1993

 Restaurant “ La Closerie” à Montpellier

10 ans plus tard tous ces bons vins que nous entreposons consciencieusement au fond de nos caves, sont-ils prêts à boire? faut-il encore attendre ? est-ce trop tard ?…

L’Epicuvin propose de répondre à ces questions fondamentales avec, pour cette soirée, quelques flacons dégustés dans le plus complet anonymat, carafés une heure à l’avance et servis dans l’ordre suivant. Il faut signaler des conditions météorologiques qui n’ont pas aidé la dégustation, il faisait, ce soir là sur Montpellier, un temps marin très lourd et très chaud.

Domaine Denis Magnien Clos Saint Denis
D’un grenat pâle bordé d’orange, ce grand cru de la Côte de Nuit présente un nez moyennement intense, de cerise noire, de cuir et de sous bois. Vif à l’attaque, il reste souple et trop léger pour un vin de cette prestigieuse origine, peu complexe et sec en finale. Cette bouteille n’a apparemment pas tenu la distance. On a goûté bien mieux chez Denis Magnien !

Marquès de Murietta “Ygay” reserva Rioja
Brillant et noir, voilà une robe digne d’un cardinal. Le nez déborde du verre avec ses notes de fruits confits, de chocolat, de cire, de cuir et de noix grillées. La bouche est ronde, évoluée, caramélisée et un peu vulgaire, surtout sur la fin où les tannins viennent déchausser les dents !

Domaine de l’Hortus “grande cuvée” Coteaux du Languedoc-Pic Saint Loup

pic-st-loupLa présentation est impeccable, grenat intense et reflets orangés. À l’aération, le bouquet offre une bonne surprise par son intensité et l’élégance de ces parfums. On y découvre la viande grillée, les fleurs séchés, le pruneaux et d’agréables notes médicamenteuses de menthol et d’eucalyptus. La bouche reste en retrait mais donne par sa souplesse et son harmonie, une impression de délicate plénitude.
Un vin de dentelles.

Château Pradeaux Bandol
Le mourvèdre pur de Pradeaux est sans conteste un des plus recherchés par les amateurs de vins puissants et ensoleillés. Celui ci ne défaille pas, par son bouquet riche et complexe, sensationnel et 100% méditerranéen . La bouche reste austère, tannique, encore dure et fermée mais longue… Il faut patienter les amis !

Château Montus Madiran
Avec la cuvée générique du domaine, Montus nous propose un vin superbement constitué, riche et subtilement campagnard. On sent le foin, les confitures de fruits rouges, les côtelettes grillées et les pleurottes (on pourrait dire aussi les girolles !). De corps moyen, la bouche reste fraîche et élégante, finissant par des tannins bien plantés fins et soyeux.

Domaine Rostaing “ landonne” Côte Rôtie
“on dirai un tawny” annonce un dégustateur. C’est vrai que la robe est évoluée, le nez aussi. Il est cependant délicieux de précision, avec des notes de liqueur de cassis, d’épices, de fumé, de terre mouillée. La bouche est modérément corsée, souple et remarquable quand on sait les conditions difficiles dans lesquelles se sont déroulées les vendanges.

Domaine de l’Aiguelière “côte dorée” Coteaux du Languedoc-Montpeyroux
C’est la robe la plus profonde de la soirée, d’un grenat pourpre presque noir. Le bouquet “enivre” (dans le bon sens du terme) par son bouquet fantastique de fruits noirs, d’épices exotiques, de café, de chocolat, d’olives et de bois de noyer. La bouche est impeccable d’équilibre. Séducteur par son onctuosité savoureuse et sa fraîcheur reposante, c’est un vin énorme, violent, jouissif, ensoleillé comme un matinée de juillet et d’une longueur plus que réjouissante. Bravo Aimé !

Michel Chapoutier “barbe rac” Châteauneuf du Pape
Issue de rendement dérisoire (10hl/ha) la cuvée “barbe rac” qui provient d’une petite parcelle plantée en 1901, ne donne par an que 3000 bouteilles qui s’arrachent dans le monde entier à un prix conséquent mais encore raisonnable. Avec sa robe d’un grenat tendre, tirant sur le noir, il développe un nez superbe d’une belle complexité et d’une netteté qui laisse admirateur : framboises sauvages, arabica, cuir de russie, cerise noire, vieux marc, épices de garrigues, confitures de figues… la bouche ne présente aucun signe de faiblesse,
équilibrée et ronde, d’une matière harmonieuse, aux tannins fins, longs et racés… un vrai régal !

Château Pape Clément Pessac-Léognan
Voilà ce que j’écrivais au sujet de ce vin, en avril dernier, lors d’une soirée consacrée aux grands crus de Bordeaux 1993. “La robe est superbe, c’est la classe! Le nez suit avec autant d’ampleur sur des notes minérales immédiates, puis évoluant avec finesse sur des parfums de vanille, de fruits des bois, de havane, de cuir, de crème de café. La bouche est somptueusement racée et équilibrée sur la fraîcheur d’arômes de cerises griottes et de pruneaux, de grillé et de caramel. L’ensemble reste classique, sérieux, une valeur sûre à conserver encore10 ans.”

Daniel Roche

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